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France Culture, dès à présent, vient de consacrer quatre émissions pour partir à la découverte du plus grand poète de la langue italienne : Dante Alighieri. Quatre émissions pour découvrir la vie fascinante de Dante ainsi qu’une œuvre immense, acmé de la culture médiévale.
À propos de la série Dante sur France Culture
Épisode 1 : La vraie vie de Dante
Avec Bruno Pinchard, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l’université Jean-Moulin-Lyon III et président de la Société Dantesque de France, pour reconstituer avec nous la vie de Dante.
Son œuvre est immense, révolutionnaire, fondatrice. Pourtant, Dante nous est resté très secret : aucun manuscrit de sa main, peu de documents renseignant sur son existence, peu de traces de son passage. C’est ce secret de la biographie que nous tentons de percer aujourd’hui.
Nous recevons pour cette première émission Bruno Pinchard, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l’université Jean-Moulin-Lyon III et président de la Société Dantesque de France, pour reconstituer avec nous la vie de Dante.
Une vie dont nous savons très peu de choses encore aujourd’hui et qui continue de susciter recherches, spéculations et fantasmes.
On n’a aucun document, même pas une signature, même pas une note dans les marges d’un livre. Il y a des contrats qui nous restent, qui ont été faits par des gens de sa famille en son nom mais on n’a pas de contrat signé par lui. On travaille donc dans un système de réputations, d’échos. Et on doit tirer une très large part de ce qu’on sait des œuvres. (Bruno Pinchard)
Sa part d’énigme fait de Dante un personnage d’autant plus fascinant que le peu d’éléments dont nous disposons laissent entrevoir une existence active et même mouvementée, marquée par l’engagement politique, par la guerre et par la grande histoire d’amour avec Béatrice, dont la mort prématurée imprime une trace indélébile au cœur du poète.
Il y a effectivement une jeune femme qui porte ce nom, qui s’est mariée, qui est morte probablement en couches […]. Elle est un point d’attraction pour un nombre de sentiments, de connaissances, et de tensions politiques tellement inouïs que lui donner un visage… C’est comme si vous me demandiez qui est Isolde, qui est Brunehilde. C’est quelque chose d’inépuisable, c’est une sorte de dévoration du monde à partir du pouvoir des yeux, et d’ailleurs de la bouche, parce que Dante explique bien que le pouvoir d’une femme porte sur la connexion entre ses yeux et sa bouche. (Bruno Pinchard)
À l’instar d’Homère, Dante apparaît comme une figure largement mythifiée. Si son existence ne fait aucun doute, elle n’a cessé d’intriguer par le voile de mystère qui l’enveloppe, voile que tâche de lever pour nous Bruno Pinchard, en reportant notamment l’interrogation sur les écrits du poète. Quand l’histoire se dérobe, peut-on chercher des réponses du côté de l’œuvre elle-même ? Le mystère de Dante redouble ainsi le mystère de La Divine Comédie dont la dimension biographique a été longuement débattue.
C’est une œuvre immensément autobiographique. Ce n’est rien d’autre qu’une rétrospection de sa propre vie, construite jusqu’à l’infini, dans sa complexité […]. Ce sujet qui dit moi devient, peu à peu, graduellement, le monde, le monde qui essaie de se dire dans sa totalité. (Bruno Pinchard)
Dans L’Enfer, Dante traverse le monde des morts comme un vivant, mais sa vraie vie, il semble l’avoir traversée comme une ombre.
En fin d’émission vous pourrez retrouver la chronique de Philippe Roger, directeur de la revue Critique. Il nous parle du dernier numéro de Critique, consacré au philosophe Jacques Rancière.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)
MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)