FRANCK FERRAND

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FRANCK FERRAND

« L’Histoire, quel intérêt pour aujourd’hui ?

A quoi sert de mettre le passé en perspective ? Faut-il encore l’enseigner ? »

Masterclass

Jeudi 4 février 2021

19H30

Ecrivain, journaliste spécialisé en histoire, animateur de radio et de télévision, Franck Ferrand est diplômé de Sciences-Po Paris et de l’EHESS. Il est également membre associé de l’Académie de Versailles, sociétaire des amis de Versailles et président du cercle Oscar Wilde. Il a été fait chevalier des Arts et des Lettres en 2011. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire dont le dernier « L’année de Jeanne » (Ed. Plon).

« Ce que chacun cherche en faisant de l’histoire, c’est une plus fine approche de l’humain pour ne pas dire une meilleure connaissance de lui-même. En définitive, à quoi sert l’histoire? Il me semble qu’on aurait tort de chercher dans le passé des réponses aux questions du présent, voire du futur. L’histoire ne peut pas être considérée comme un reflet inversé de l’avenir – révélateur en quoi que ce soit. En revanche, l’Histoire, avec un grand H, est un énorme réservoir d’expériences humaines. Si l’on sait analyser les comportements passés, on peut espérer mieux comprendre ceux d’aujourd’hui. En somme, ce que chacun cherche en faisant de l’histoire, c’est une plus fine approche de l’humain – pour ne pas dire une meilleure connaissance de lui-même.» Franck Ferrand

3 réponses

  1. Denis DHYVERT dit :

    Il me parait faux de dire qu’on ne trouve pas dans le passé des réponses aux questions présentes. La connaissance du passé montre, par exemple, que les situations actuelles relatives au climat ou aux pandémies ne sont pas nouvelles dans l’histoire récente de l’humanité (depuis la fin de la dernière glaciation pour ne pas remonter plus loin) mais que l’oubli de l’histoire nous a fait commettre le péché d’orgueil de nous croire parés à toute éventualité. L’anthropocène suggère que l’humanité est désormais suffisamment nombreuse pour avoir un rôle visible dans l’évolution de l’écosystème planétaire dont elle est l’une des composantes, certainement pas qu’elle en est devenue le démiurge et qu’elle peut donc dépasser son histoire. Bruler le passé est la marque des dogmes, pas l’expression de la sagesse.
    Par ailleurs, si je converge volontiers sur l’idée de chercher l’intemporel humain dans notre histoire, la question va immanquablement se poser de savoir comment enseigner l’histoire. On a souvent coutume de dire qu’elle est écrite par les vainqueurs. Faut-il donc se rabattre sur une approche factuelle chronologique des évènements importants (ou supposés tels) ou tenter quand même une description des causalités et interactions qui ont fait le passé (avec le risque avéré de la subjectivité et de l’instrumentalisation de l’histoire) ?
    C’est pourtant dans ces relations fluctuantes en forme et en intensité que se cache vraisemblablement la trace immémoriale des comportements humains (je rejoins donc le conférencier sur ce point) et c’est par conséquent bien en cela que le passé peut devenir un reflet de l’avenir, car ce sont ces comportements qui induiront notre façon de construire ce dernier.
    Comme le dit un proverbe sénégalais : « Si tu ne sais pas où tu vas, arrête-toi et regardes d’où tu viens » . Un autre adage va dans le même sens quand il dit que ” c’est avec les lumières du passé que l’on éclaire les ténèbres de l’avenir “.
    Hegel disait « L’expérience et l’histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire ». Ca n’est certainement pas une raison pour l’ignorer, voire en combattre l’idée. Bien au contraire, sa meilleure connaissance nous permettra d’éviter toute hubris ou tout fantasme (“c’était mieux avant”, par exemple).
    Je vous souhaite une bonne classe de maître.

  2. Jean Paul LEVY dit :

    Voir l’histoire comme une expérience passée pourquoi pas. Ce peut être une référence .
    Se méfier de la nostalgie et du regret.
    Mais doit-on suivre l’exemple pour le présent et bâtir l’avenir ?
    Ce n’est pas souhaitable. Les données historiques, sociales, sociétales évoluent, les comportements et réactions sont différentes selon les époques, le contexte culturel (voir géographique)….
    Ce qui semblait certain dans le passé est obsolète pour ici et maintenant.
    L’eau ne repasse jamais sous le même pont !
    A ce soir!

  3. MCAA69 dit :

    Vous nous dites « qu’on aurait tort de chercher dans le passé des réponses aux questions du présent, voire du futur ». Pourtant, les sociétés initiatiques nous rappellent que “c’est avec les lumières du passé qu’on se dirige dans l’obscurité de l’avenir”, comme il a été rappelé justement ci-avant. Alors quid de la Tradition que nous ont léguée nos prédécesseurs ? Comment assurer la transmission, tout en sachant bien qu’effectivement « l’histoire ne peut pas être considérée comme un reflet inversé de l’avenir » ?
    Nos grands philosophes et grands initiés des siècles précédents ont tant à nous transmettre ! Ecoutons BERNARD de CHARTRES qui disait : « Nous sommes semblables à des nains assis sur des épaules de géants » !
    En effet, nous trouvons un ensemble de vérités cachées dans les livres sacrés et les grandes traditions orales de tous les peuples, dans toutes les époques lointaines, où l’on remarque les mêmes attitudes fondamentales constituant le germe impérissable et le fondement de toutes les traditions et des diverses religions, le dépôt éternel de la connaissance, la mémoire métaphysique de l’humanité.
    René GUENON affirmait ainsi que « … la gnose est la connaissance traditionnelle qui constitue le fond commun de toutes les initiations et dont les doctrines et les symboles se sont transmis, depuis l’antiquité la plus reculée jusqu’à nos jours, à travers toutes les fraternités secrètes dont la longue chaîne n’a jamais été interrompue ».
    Nous ne pouvons faire l’impasse sur cet héritage !

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